Votre enfant prend du temps pour s’habiller? Il présente des difficultés pour l’apprentissage des nœuds et des boucles? Il est maladroit avec les ustensiles? L’apprentissage du vélo et de l’écriture sont difficiles pour lui? Il ne souhaite pas ou présente de la difficulté à pratiquer des activités sportives (patin, jeux de ballon, etc.)? Votre enfant pourrait bien présenter un trouble développemental de la coordination (TDC).
Saviez-vous que ? Le TDC touche 5 à 6 % des enfants d’âge scolaire, ce qui correspond à 1-2 enfants par classe au Québec.1 De plus, 50 à 70% des difficultés motrices, chez un enfant ayant un diagnostic de TDC, persistent à l’adolescence2. Les impacts deviennent alors plus grands puisque les activités se complexifient et que le besoin d’autonomie est plus grand.
Le TDC, qu’est-ce que c’est ?
Le trouble développemental de la coordination (anciennement appelé trouble d’acquisition de la coordination -TAC ou dyspraxie motrice) est une difficulté à planifier et à coordonner des actions précises (une séquence de mouvements) vers l’atteinte d’un but. Le TDC est le trouble du « comment faire ». L’enfant veut agir, mais il ne sait pas comment s’organiser. Chez un enfant avec un TDC, les difficultés surviennent lorsque plusieurs parties du corps doivent travailler ensemble pour réaliser une tâche motrice.
Il est possible d’observer des difficultés au niveau :
- La qualité de l’exécution : maladresse, compensation, variabilité dans la performance, etc.
- Le processus d’apprentissage : durée, peu de changement ou d’amélioration malgré la pratique, difficulté à généraliser et à transférer les apprentissages, aide requise, etc.
- La demande d’attention et d’énergie pour réaliser une tâche motrice.
Les impacts fonctionnels du TDC sont significatifs, persistants et présents dans tous les domaines et milieux de vie de l’enfant, soit dans les activités scolaires (Le TDC et les impacts en milieu scolaire (enoya.qc.ca), les activités de loisirs, ainsi que lors de la réalisation des soins personnels (autonomie au quotidien).
Les impacts dans la réalisation des soins personnels
Au quotidien, l’enfant est appelé à réaliser plusieurs tâches nécessitant de planifier et d’organiser une séquence d’actions motrices. Au niveau des soins personnels, un jeune présentant un TDC peut, par exemple, avoir des difficultés pour :
- L’alimentation : tartiner avec un couteau, manger proprement son repas, couper les aliments avec un couteau, ouvrir et fermer des contenants alimentaires, etc.
- L’habillage : s’habiller et se déshabiller sans s’asseoir au sol, attacher des boutons, attacher ses souliers avec des lacets, etc.
- La réalisation des soins d’hygiène : se laver le corps et les cheveux, se brosser les dents, s’essuyer après la selle, etc.
- La vitesse d’exécution (la réalisation des soins personnels (habillage, alimentation, hygiène, etc.) et des différentes routines quotidiennes (ex. : routine du matin) prend généralement plus de temps qu’un autre enfant).
Un enfant ayant un TDC est donc susceptible d’être dépendant, sur une plus longue période, de l’adulte pour la réalisation des soins personnels.
Les impacts au niveau de la participation dans des loisirs
L’enfant ayant un TDC peut présenter des difficultés à s’engager dans des activités de loisirs nécessitant de coordonner une séquence de mouvement pour atteindre un but (ex. : vélo, différents sports, peinture, bricolage, dessin, etc.). Il peut explorer différents types d’activités de loisirs, mais sans ressentir de sentiment de compétence associé et peut donc être peu motivé à les poursuivre. Par exemple, l’apprentissage du vélo est souvent plus long et plus ardu que pour les autres enfants.
Les impacts au niveau affectif et comportemental
L’ensemble des défis vécus quotidiennement par un enfant qui présente un TDC, a un impact sur sa dimension affective. Il peut, par exemple, avoir une pauvre estime de soi et d’efficacité personnelle, éviter des activités avec les pairs, vivre de l’isolement social, vivre de l’anxiété, etc.
Quoi faire si mon enfant présente certaines de ces difficultés ?
Il est important de mentionner que la liste de difficultés énumérées précédemment n’est pas une liste exhaustive. Un enfant ayant un TDC peut présenter quelques-unes de ces difficultés, sans toutes les avoir, mais peut aussi en présenter d’autres.
De plus, les impacts fonctionnels au quotidien n’ont pas tous la même importance. Toutefois, il est généralement possible d’observer des enjeux dans les différentes activités de l’enfant (ex. : activités scolaires, loisirs, soins personnels, etc.) et dans ses différents milieux de vie (maison, école, etc.). Afin d’avoir l’heure juste sur les difficultés quotidiennes de votre enfant, nous vous invitons à consulter un ergothérapeute spécialisé en pédiatrie.
Document rédigé par Gabrielle Rousseau, ergothérapeute à la Clinique Enoya, et Jacinthe Laliberté, physiothérapeute à la Clinique Enoya, à partir des documents de la formation 3, 2, 1, J’apprends (Constance Lambert, psychologue, et France Léger, ergothérapeute), du site CanChild et de la formation L’apport de l’ergothérapeute dans l’identification du trouble développemental de la coordination (TDC) chez l’enfant (Marie-Ève Langevin et France Léger, ergothérapeutes).
Références:
- Société canadienne de pédiatrie. (2021). Point de pratique : L’évaluation, le diagnostic et la prise en charge du trouble développemental de la coordination. https://cps.ca/fr/documents/position/developpemental-de-la-coordination
- Formation L’apport de l’ergothérapeute dans l’identification du trouble développemental de la coordination (TDC) chez l’enfant (Marie-Ève Langevin et France Léger, ergothérapeutes)– DMS-5, 2015