De 1 an à 5 ans, l’enfant développe rapidement son langage : il dit ses premiers mots vers l’âge d’un an et il peut parler pratiquement comme un adulte lorsqu’il commence l’école. Pendant la période d’apprentissage, les personnes de l’entourage ne le comprennent pas toujours. C’est normal! Parfois c’est parce qu’il emploie des mots imprécis, d’autres fois parce qu’il ne produit pas correctement les sons, et d’autres fois encore parce que ses phrases sont incomplètes ou erronées sur le plan syntaxique. Dans tous les cas, les adultes se demandent souvent comment réagir pour ne pas froisser l’enfant, tout en l’aidant. Nous présentons ici des stratégies pour mieux comprendre le tout-petit, et aussi quelques points de repère pour savoir quand consulter en orthophonie.
Des trucs pour mieux comprendre l’enfant
Lorsque l’adulte ne comprend pas l’enfant, il peut notamment:
- s’arrêter à ses moyens de communication non verbaux (l’expression faciale, les gestes comme pointer, les sourires et les pleurs, etc.); ces manifestations peuvent parfois renseigner sur les besoins et les préoccupations de l’enfant;
- regarder ce que l’enfant observe ou se questionner sur le contexte de communication (par exemple, s’il est l’heure de manger, l’enfant pourrait s’exprimer à ce sujet);
- redire une partie de ce que l’enfant a dit, lorsque le message a été partiellement compris (par exemple, dire «Tu me parles de ton frère»);
- proposer une interprétation de ce que l’enfant exprime (par exemple, dire «Tu me montres le réfrigérateur. Tu veux boire du lait?»).
Dans tous les cas, l’adulte peut éviter de demander de répéter plusieurs fois, car l’enfant répétera vraisemblablement le message toujours de la même façon, ce qui risque de créer de l’insatisfaction de part et d’autre. L’important demeure que l’enfant sente que l’adulte souhaite le comprendre et l’accompagner dans ses difficultés. Si l’adulte s’impatiente ou exige que l’enfant répète plus clairement, il risque de donner une impression d’incompétence au tout-petit, ce qui pourrait freiner ses futures tentatives de communication.
Des indices de difficultés plus importantes
L’adulte qui accompagne l’enfant dans ses difficultés langagières et qui prend aussi l’habitude de répéter souvent en reformulant adéquatement donne un bon modèle d’utilisation du langage. L’enfant devrait peu à peu apprendre à employer correctement les sons, les mots et les phrases. Vers l’âge de deux ans, l’enfant devrait être compris environ la moitié du temps par des étrangers; vers l’âge de trois ans, 75% du temps; vers l’âge de quatre ans, en tout temps. Il est à noter que l’enfant de 4 ans peut tout de même prononcer encore quelques sons incorrectement (par exemple, «ch» peut devenir «s»); cela ne devrait simplement pas nuire à son intelligibilité. L’adulte qui ne comprend pas l’enfant et qui note que la situation n’est pas normale compte tenu de son âge peut envisager une consultation en orthophonie. Les stratégies expliquées plus haut demeurent pertinentes dans ce cas; l’orthophoniste pourra par contre proposer des stratégies plus ciblées pour régler ce qui cause la difficulté de l’enfant à se faire comprendre. L’essentiel est que l’enfant reste motivé à communiquer!
Si vous vous questionnez à propos du langage de votre enfant, n’hésitez pas à contacter la clinique Enoya.