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prise du crayon

En tant qu’ergothérapeute, il est fréquent de se faire interpeller par rapport à la prise du crayon d’un enfant. Et pour cause, car une prise du crayon inadéquate peut entraîner son lot de problèmes : faible lisibilité, crampes musculaires, lenteur, fatigue, manque de précision, difficulté à demeurer entre les lignes, etc.

Toutefois, existe-t-il vraiment une « bonne » prise du crayon ? Contrairement à la croyance populaire, différentes façons de tenir son crayon peuvent être acceptables, en autant qu’elle respecte les conditions suivantes :

  • Ce sont les doigts qui bougent le crayon : on peut voir les articulations des doigts se plier et se déplier lorsque l’enfant trace les lettres. Certains enfants utilisent leurs plus grosses articulations pour déplacer le crayon, notamment le poignet, ou encore bougent leur bras en bloc ce qui est à la fois moins précis et peu ergonomique.
  • Les doigts sont placés à environ 1 cm de la mine si l’enfant est droitier et à 2,5cm de la mine si l’enfant est gaucher.
  • Le crayon est couché dans l’espace entre le pouce et l’index (aussi appelé commissure du pouce).
  • La pression appliquée sur le crayon n’est pas trop faible ni trop forte.
  • Le poignet est en appui sur la surface de travail et n’est pas fléchi.

Selon une étude réalisée en 2012, il existerait en réalité 4 prises du crayon qui sont jugées fonctionnelles soient :

  • La prise tripode dynamique (la plus connue, soit la prise à 3 doigts) :
  • La prise tripode croisée/ tripode latérale (signifiant que le pouce passe par-dessus le crayon et se dépose sur l’index):
  • La prise quadripode dynamique (à 4 doigts) :
  • La prise quadripode croisée/quadripode latérale :

Il est important de noter que l’émergence d’une bonne prise du crayon repose sur le développement harmonieux de l’enfant, notamment en ce qui a trait à la motricité fine. On peut s’imaginer, en effet, que la prise du crayon représente le dernier étage d’un très haut château de cartes; il faut donc une base motrice solide pour bien la soutenir ! Il ne suffit donc pas uniquement d’encourager l’enfant à avoir une bonne prise du crayon ou d’apposer un embout de crayon sur son crayon pour que cette dernière se corrige, surtout si les habiletés sous-jacentes sont déficitaires.

Si la prise du crayon de votre enfant vous questionne ou ne change pas malgré vos interventions, nous vous recommandons de consulter en ergothérapie afin d’identifier les causes sous-jacentes et de mettre en place les stratégies optimales pour soutenir votre enfant.

Références

Schwellnus, H., Camahan, H. Kushki, A, Polatajko, H., Missiuna, C. and Chau, T. (2012). Effect of the pencil grasp on the speed and legibility of handwriting in children. American Journal of Occupational Therapy, 66, 718-726. http://dx.doi. Org/10.5014/ajot2012.004515

COALLIER, M. (2021) Écriture manuelle : fondements théoriques et enseignement, Université de Sherbrooke.