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TSA Petite enfance


Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un trouble neurodéveloppemental qui, au Canada, est diagnostiqué chez 1 enfant sur 50.  Comme le mot « neurodéveloppemental » l’indique, les manifestations associées à l’autisme découlent du fait que le cerveau de l’enfant qui présente un TSA et les connexions qui s’y forment se développent différemment, ce qui amène l’enfant à percevoir et interagir différemment avec le monde qui l’entoure. Dans la majorité des cas, des signes comportementaux sont déjà visibles chez des enfants de 12 à 18 mois.

Vous trouverez ci-dessous quelques éléments qui peuvent mettre la puce à l’oreille. À noter toutefois que, comme ce trouble s’exprime sur un spectre, le profil de chaque enfant peut s’avérer très différent et avoir des impacts plus ou moins significatifs sur son fonctionnement quotidien. Il est donc important de nuancer et de garder en tête que les manifestations peuvent varier d’un enfant à l’autre !

1) Au plan social :

Retard de langage : typiquement, le langage émerge autour de 12 mois. On peut s’inquiéter lorsqu’un enfant, au-delà de 18 mois, n’utilise toujours aucun mot pour s’exprimer.

Manque de réciprocité dans sa relation avec son parent : on peut penser à un enfant qui manque d’intérêt pour les personnes autour de lui ou encore qui ne répond pas à des messages sociaux de base (ex : retourner le sourire lorsque papa/maman lui sourit). Si vous avez l’impression de devoir travailler pour entrer en interaction avec votre enfant, cela est probablement un signe de difficulté.

Faiblesse ou absence de la communication non-verbale :  un enfant qui n’est pas capable de pointer, de faire un geste pour demander, qui ne tend pas les bras pour réclamer un câlin, qui démontre peu d’expression émotionnelle au niveau de son visage sont quelques exemples de ces manifestations.

Difficulté à établir et maintenir le contact visuel : dès son jeune âge, l’enfant recherche habituellement à capter le regard de l’adulte et est capable de le soutenir. Si cela n’est pas le cas, cela peut constituer un signe de difficulté.

2) Comportements répétitifs/ intérêt restreint :

Rigidité par rapport aux routines : par exemple, si on inverse l’ordre de la routine et qu’on déjeune avant de s’habiller, cela sera-t-il susceptible de désorganiser votre enfant? Si on lui présente le verre bleu au lieu du verre rouge, l’acceptera-t-il ou refusera-t-il de boire dedans?

Fixation sur une activité/ un sujet/ un objet : plusieurs enfants ont déjà vécu avec intensité une phase de la Reine des neiges ou de Flash McQueen et ne présentent pas un trouble du spectre de l’autisme pour autant. Un intérêt restreint peut devenir questionnant lorsqu’il apparaît de façon démesurée ou encore inadaptée par rapport aux intérêts typiques d’un enfant du même âge (être captivé par l’alphabet à l’âge de 2 ans, s’intéresser à l’astronomie ou aux dinosaures de façon presque exagérée, etc.).

Mouvements répétitifs : on retrouve ici le fait d’aligner ou d’empiler des objets sans les utiliser selon leur vraie fonction, ou encore refaire le même jeu action-réaction en boucle sans s’en désintéresser.

3) Anomalies au plan du traitement de l’information sensorielle :

Hypersensibilité (ex : pleure lors d’un bruit soudain, déteste être touché, est réactif au contact de certaines textures de vêtements, présente de la détresse lors du lavage de cheveux ou pour se faire couper les ongles, est sélectif au plan de l’alimentation)

Hyposensibilité (semble peu conscient et réagit peu à son environnement)

Recherche sensorielle (ex : a des comportements d’autostimulation comme se bercer, tourner sur lui-même, secouer ses mains, grimper, se laisser tomber au sol, passer des objets lumineux près de son visage)

*Pour plus d’information à ce sujet, voir l’article sur les difficultés sensorielles sur notre blogue : Hypo… Hyper… quoi? (enoya.qc.ca)

L’importance de l’intervention précoce 

L’enfant qui présente un TSA peut rencontrer des défis à différents niveaux, que ce soit pour la planification motrice, la gestion des stimuli sensoriels, le langage et/ou la gestion des émotions, qui affectent souvent son fonctionnement dans ses différents milieux de vie. L’intervention précoce avec les membres d’une équipe multidisciplinaire ou interdisciplinaire (ergothérapeute, orthophoniste, psychoéducatrice, éducatrice spécialisée, neuropsychologue) peut s’avérer très pertinente pour accompagner l’enfant dans ses défis, mettre en place des stratégies gagnantes dans son quotidien et l’aider à atteindre son plein potentiel.

La lecture de cet article vous a mis la puce à l’oreille concernant le développement de votre enfant? N’hésitez pas à en parler à un professionnel de la santé comme votre médecin de famille ou à communiquer avec nous pour plus d’informations.

  1. Fédération Québécoise de l’autisme, L’autisme en 5 questions, L’autisme en 5 questions – Fédération québécoise de l’autisme