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Communication parent adolescent

Par : Alexandra Toupin, ps.éd. dans le cadre d’une collaboration avec le Projet Reflexe

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Depuis plusieurs mois, des professionnelles de la clinique Enoya collaborent au projet de recherche REFLEX (rééducation des fonctions fondamentales exécutives) avec le Centre de pédopsychiatrie de Grandy.

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Objectif de cet outil

Un adolescent, lors de sa croissance et de son développement personnel, aura souvent tendance à vouloir vivre de nouvelles expériences et explorer son indépendance. À ce moment de sa vie, conserver le lien avec votre jeune pourra vous sembler une mission quasi-impossible. Toutefois, en faisant preuve de respect et de confiance envers lui, votre relation et même la communication avec ce dernier pourra être facilitée. La communication passera premièrement par la relation. Malgré que pour certains, l’adolescence est un moment où être avec les parents n’est pas la chose la plus plaisante, tentez de créer des moments significatifs avec votre jeune ; ils sont d’une grande importance. Dans les lignes qui suivent, vous trouverez différents moyens afin d’établir une relation saine avec votre jeune et ainsi, ouvrir la communication avec lui.

Pour ouvrir la communication

Être présent dans le ici et maintenant et lui parler de ses intérêts (musique, sports, projets à venir, etc.). Démontrez-lui votre intérêt. Également, ciblez un moment qui va lui convenir plutôt que de l’interroger sur le champ constamment. Les jeunes sont souvent plus susceptibles de s’ouvrir s’ils ne se sentent pas bombardés de questions. S’il se montre prêt à discuter, c’est le moment de vous arrêter et de l’écouter. Pour débuter la conversation, si vous sentez votre adolescent réticent à échanger, vous pouvez commencer avec un sujet plus neutre, par exemple, en parlant de son émission de télévision qu’il apprécie.

Écoutez-le. Votre adolescent souhaite fort probablement que vous écoutiez ses histoires, ses préoccupations et ce, avec compréhension et ouverture. Il doit pouvoir croire que vous le soutiendrez dans ses choix et décisions, pour s’ouvrir davantage par la suite.

Astuce: Reprendre ses mots ou ses termes utilisés lorsque vous aborderez le même sujet ou un sujet similaire.

Faire confiance. Malgré que certaines situations ou problèmes que vit votre adolescent peuvent vous sembler farfelus ou sans réelle importance, ne vous moquez pas des histoires personnelles qu’il vous partagera. À ce moment de sa vie, il s’agit peut-être d’une situation le rendant plus fragile. Il est également important de respecter sa vie privée. Si vous le faites, il sera plus susceptible de parler de sujets sensibles avec ses conditions, lorsqu’il sera prêt.

Faire preuve d’ouverture pour discuter des choses dont il veut réellement aborder avec vous. Réfléchissez aux sujets qu’il peut avoir envie d’aborder (relations, sexualité, drogue, alcool) pour être prêt à lui répondre lorsqu’il vous arrivera avec des questions plus délicates. Différents organismes ou sites d’informations peuvent vous aider à vous préparer à ces conversations parfois gênantes tant pour le jeune, que pour vous.

Astuce : La communication parallèle. Une conversation officielle face à face à la table de cuisine peut être confrontante pour certains. Discutez avec lui en voiture au retour de l’école ou lors d’une marche en plein air, par exemple. C’est souvent moins intimidant d’être côté-à-côte, que lors d’un face-à-face qui sera plus officiel.

Respectez-le et ne rejetez pas ses sentiments, ses opinions ou ses convictions. Trouvez des moyens de discuter et de convenir de vos désaccords sans poser de jugement. Gardez l’esprit ouvert lorsque vous discutez de son point de vue.

Astuce : Pratiquez l’écoute active. Reformulez ses propos, questionnez-le pour savoir si vous avez bien compris ce qu’il vous a dit. Ainsi en étant en mode écoute active, il saura que vous prenez ses inquiétudes ou sentiments aux sérieux.

Prévoyez du temps en famille. Tous les adolescents ont besoin de sentir qu’ils sont une partie importante et intégrante de la famille. Ce sentiment se construit entre autres grâce au temps passé régulièrement en famille. Le temps en famille vous aidera à mieux connaître votre adolescent pendant cette période de croissance et de développement et de partager des moments agréables avec lui.

Prenez du recul ou une pause. Si une conversation devient trop émotive pour vous ou votre jeune, il s’agit probablement d’un bon moment pour quitter la pièce. Donnez l’exemple en quittant de façon posée en premier et en mentionnant à votre jeune que vous reprendrez la discussion plus tard lorsque tout le monde sera calmé. N’embarquez pas dans l’escalade de l’argumentation.

À éviter pour une bonne communication

  • Le ton enfantin. Votre petit coco est maintenant grand. Il est en quête d’autonomie et de liberté. Ne l’appelez plus par les mêmes petits noms que lorsqu’il était enfant (surtout si cela l’énerve) et ne lui parlez pas en bébé.
  • Les interrogatoires. Évitez de l’accueillir lorsqu’il revient d’une sortie avec ses ami(e)s avec un tas de questions. C’est certain que votre jeune se refermera et ira s’isoler. Accueillez-le plutôt de façon bienveillante et laissez-le venir à vous lorsqu’il en aura envie.
  • Les accusations, le dénigrement et les reproches. Vous pouvez désapprouver un comportement ou choix de votre adolescent sans pour autant le dénigrer. Il a besoin de sentir que vous l’aimez peu importe et ce, pour qu’il ait confiance en vous.
  • Les monologues. Pour une communication ouverte et efficace, l’information doit circuler dans les deux sens. Laissez la parole à votre ado.
  • La recherche de perfection ou les comparaisons. On ne peut demander à un adolescent en quête de son identité d’être parfait constamment. Évitez de comparer votre jeune avec son frère ou sa sœur, cela affectera son estime de soi négativement et pourrait l’amener à développer des sentiments  malsains à votre égard ou à l’égard de sa fratrie.

Références :

Fondation jeunes en tête. Entretenir une bonne communication parent-adolescent. (2020). [En ligne] https ://fondationjeunesentete.org/trousse-familles/aider-les-jeunes-a-garder-lequilibre/entretenir-une-bonne-communication-parent-adolescent/

Keizer, R., Helmerhorst, K. O., & van Rijn-van Gelderen, L. (2019). Perceived quality of the mother–adolescent and father–adolescent attachment relationship and adolescents’ self-esteem. Journal of youth and adolescence, 48(6), 1203-1217.

Liu, Q. X., Fang, X. Y., Yan, N., Zhou, Z. K., Yuan, X. J., Lan, J., & Liu, C. Y. (2015). Multi-family group therapy for adolescent Internet addiction: Exploring the underlying mechanisms. Addictive Behaviors, 42, 1-8.

Mental Health America. Talking to adolescents and teens : Starting the conversation. [En ligne, janvier 2023]. https://www.mhanational.org/talking-adolescents-and-teens-starting-conversationSanscartier, Annie. (2021). 100 milliards de neurones : le livre qui t’apprend à mieux apprendre. Édition Midi Trente.