Baisse de motivation, endormissement difficile, nuits interminables et craving de malbouffe… Mon enfant est simplement un adolescent normal, non ? Si en fait votre enfant était plus sensible aux changements de saison et à la baisse de la luminosité au quotidien ? L’article qui suit abordera brièvement les raisons qui font que votre adolescent (ou même votre enfant) vit une baisse de motivation lorsque l’hiver cogne à nos portes, mais également, vous permettra comme parents d’observer certains points et de proposer des stratégies à votre jeune en attendant l’arrivée du printemps !
*À noter que cet article abordera plus particulièrement le changement d’humeur à l’hiver, mieux connu sous blues de l’hiver. Les symptômes discutés plus bas ne nuisent pas au fonctionnement quotidien comme une dépression ou un épisode dépressif pourrait le faire *
Pourquoi l’hiver est-il plus difficile sur notre humeur et même celle des jeunes?
Plusieurs hypothèses ont été apportées par différents experts sur ce sujet. Tout d’abord, dans les pays hivernaux, le manque de lumière est un point à considérer. En effet, la baisse de luminosité au quotidien amène une chute considérable de la mélatonine. La mélatonine, aussi connue sous le surnom l’hormone du sommeil, est sécrétée naturellement chez l’humain (les animaux et aussi certaines plantes) lorsqu’il y a une absence de lumière.
Lors de la saison froide, puisqu’il fait plus sombre, le corps peut avoir de la difficulté à distinguer les moments de noirceur versus ceux de lumière, ce qui augmente le désir de dormir. Par contre, puisque nous vivons une chute de mélatonine en hiver, il est donc plus difficile pour certains de trouver le sommeil, malgré un état de fatigue toute la journée.
La sérotonine, responsable de la communication entre différents neurones de notre cerveau, connait également une baisse chez certaines personnes lorsque la lumière diminue et les nuits s’allongent. Les fonctions de la sérotonine sont également de travailler pour la régulation de l’humeur, la gestion du stress, la prise de décision ou encore la motivation. Vous vous disiez que l’hiver, ces aspects sont plus difficiles pour vous ? Et bien vous êtes une personne plus sensible aux changements des saisons.
Sur quoi porter votre attention plus particulièrement
Voici une courte liste d’attitudes ou comportements qui pourraient vous amener la puce à l’oreille quant à l’humeur changeante lors de la saison froide chez vous ou même chez votre enfant :
- Problèmes au plan du sommeil ; besoin accru, endormissement, sensation de ne pas être reposé
- Problèmes au plan de l’humeur ; tristesse, irritabilité, sentiment d’impuissance ou sentiment d’ennui persistant
- Manque d’énergie, sensation léthargique
- Problèmes au plan social ; envie d’éviter certaines situations sociales, sentiment de solitude ou de rejet
- Problèmes au plan alimentaire ; augmentation ou au contraire, perte d’appétit. Prise ou perte de poids importante
- Perte d’intérêt ou de plaisir dans les activités qui nous plaisaient auparavant
Quelques stratégies pour faire face à l’hiver …
Au plan social
- Participer à des sorties en famille ou avec les amis, plus particulièrement à l’extérieur afin de profiter du plein air
Au plan de la routine du quotidien
- Avoir une bonne hygiène de sommeil ; dormir suffisamment mais aussi se motiver en se donnant une heure de lever le matin
- Bien manger et s’hydrater
- Profiter autant que possible de la lumière naturelle du jour, surtout lors des mois froids de l’hiver
- Faire au moins 30 minutes d’exercice physique quotidiennement (seul ou encore mieux si vous êtes accompagné)
Au plan des stratégies adaptatives
- Identifier quels sont vos stresseurs au quotidien et faire un plan pour gérer ceux-ci ; l’école, les amis, le travail, etc.
- Si vous vous identifiez comme une personne plus fragile aux changements de saison, prévoyez dès l’automne des stratégies pour y faire face (ex. : avoir des moments en plein air de prévu, alléger l’horaire de travail, etc.)
Vous reconnaissez votre jeune dans un ou plusieurs points de cet article ? Vous pensez que votre enfant pourrait bénéficier d’un soutien à l’externe ? Les différents professionnels de la clinique Enoya peuvent vous aider comme parent et accompagner votre enfant à rétablir un équilibre dans son quotidien.
Références
[1] Becker, C., Lauterbach, G., Spengler, S., Dettweiler, U., & Mess, F. (2017). Effects of regular classes in outdoor education settings: A systematic review on students’ learning, social and health dimensions. International Journal of Environmental Research and Public Health, 14(5), 485. DOI: 10.3390/ijerph14050485
[2] Gagne, A. M., Bouchard, G., Tremblay, P., Sasseville, A., & Hebert, M. (2010). Quand la saison devient synonyme de dépression. médecine/sciences, 26(1), 79-82.
[3] Gouvernement du Québec. Au Québec, on bouge en plein air : Faits saillants de l’avis sur le plein air. [En ligne]. http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/loisir-sport/Faits-saillants-plein-air.pdf [Récupéré le 11 février 2022]
[4] Institut Du Cerveau. Une nouvelle étude sur le rôle joué par la sérotonine dans la prise de décision. [En ligne]. https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/une-nouvelle-etude-sur-le-role-joue-par-la-serotonine-dans-la-prise-de-decision/#:~:text=La%20s%C3%A9rotonine%20est%20un%20neuromodulateur,encore%20peu%20d%C3%A9crites%20pour%20certaines. [Récupéré le 11 février 2022]
[5] La dépression saisonnière (2021). [En ligne]. https://www.esantementale.ca/Canada/Depression-saisonniere-Trouble-affectif-saisonnier/index.php?m=article&ID=8870