Le développement des habiletés motrices d’un enfant s’échelonne sur une très longue période. Dès les premiers mois de vie, l’enfant apprend à se retourner, puis à se déplacer, l’amenant ainsi à explorer son environnement, notamment à travers des activités motrices. Il agite un hochet, frappe sur un tambour, retourne une petite boîte pour en sortir le contenu, tâtonne les attaches de ses parents lorsqu’il est dans leurs bras, saisit du bout des doigts de minuscules aliments… Chacune de ces petites expériences contribue au développement moteur de l’enfant, qui débute ainsi par des mouvements plus grossiers, pour ensuite se raffiner vers des mouvements plus fins. Il arrive toutefois qu’en dépit des expériences vécues, un enfant éprouve de la difficulté à réaliser certains petits gestes du quotidien.
Impact au quotidien
À la période scolaire ou préscolaire, on suspectera notamment des difficultés de motricité fine chez l’enfant qui a de la difficulté à tenir son crayon, à reproduire des lettres ou des formes, à manipuler des ciseaux et à utiliser ses deux mains de façon complémentaire pour aiguiser ses crayons ou gérer les attaches de ses vêtements. Les difficultés de motricité fine sont souvent plus évidentes lors de l’entrée en maternelle, puisqu’il est estimé qu’à l’école, entre 31% et 60% des activités requièrent des habiletés de motricité fine et que de ce nombre, 85% constituent des tâches papier-crayon. On peut facilement imaginer l’impact de telles difficultés sur l’estime de soi d’un enfant qui est constamment confronté à des activités difficiles!
Les difficultés de motricité fine ne se limitent toutefois pas aux activités scolaires. Des défis sont habituellement rencontrés dans les différentes occupations de l’enfant, que ce soit à la maison, dans les loisirs ou à l’école. De ce fait, l’enfant peut avoir de la difficulté à ouvrir des contenants et emballages alimentaires, utiliser adroitement les ustensiles, manipuler les attaches de ses vêtements, jouer avec de petits blocs Lego, enfiler des perles, colorier ou réaliser toutes autres activités nécessitant des gestes fins et précis. Les difficultés de motricité fine peuvent donc avoir un impact sur différentes dimensions de l’enfant, comme la réussite scolaire, l’estime de soi, l’autonomie et la participation sociale.
La prise en charge
Une aide peut être offerte à tout âge. C’est toutefois entre la naissance et l’âge de 6 ans que nous disposons d’une magnifique fenêtre d’opportunité pour favoriser le développement moteur de l’enfant de façon optimale. La prise en charge débute par une évaluation d’une durée variant entre 1h et 2h. L’ergothérapeute s’intéresse alors aux habiletés motrices fines (dextérité, manipulations, activités graphiques, etc.), de même qu’à la réalisation par l’enfant des différentes activités attendues à son âge. Pour ce faire, il utilise des outils d’évaluation reconnus et standardisés, divers questionnaires, et procède à une entrevue avec les parents. Au besoin, l’évaluation peut être réalisée dans
le milieu naturel de l’enfant, c’est-à-dire à la maison, à l’école, dans son milieu de garde, etc.
Un rapport d’évaluation est ensuite rédigé et remis aux parents lors d’une rencontre-bilan. Cette rencontre vise à présenter les résultats obtenus et les recommandations, de même qu’à discuter des priorités d’intervention. Elle constitue également le moment idéal pour répondre aux questions des parents et suggérer quelques activités à réaliser au domicile afin de soutenir les objectifs poursuivis.
Le déroulement d’une séance
Dans une approche ludique, l’ergothérapeute intervient afin de développer l’autonomie de l’enfant dans les activités nécessitant des habiletés motrices fines pour qu’il prenne plaisir à réaliser ces activités, que ce soit à la garderie, à l’école, à la maison ou dans ses loisirs. Il stimule le développement des différentes habiletés de l’enfant et l’amène à relever des défis soigneusement choisis. Il suggère aussi, au besoin, des stratégies ainsi que des modifications à apporter à l’environnement ou au matériel de l’enfant afin de faciliter la réalisation de ces différentes activités quotidiennes. Une réévaluation des capacités et du développement moteur de l’enfant est faite à chaque rencontre afin d’adapter les interventions. Des activités à réaliser au domicile sont également suggérées aux parents afin d’optimiser la réadaptation de l’enfant.
Pour toute question sur ce type de problématique ou le service d’ergothérapie, n’hésitez pas à nous contacter par téléphone ou par courriel.