Les écrans chez les 12-18 ans
Les technologies d’informations et de communication (TIC) n’ont cessé de se développer dans les dernières années, et ce, sans compter les jeux vidéo. Combien d’heures mon enfant devrait-il passer sur les écrans ? Est-ce qu’il y a des éléments positifs à l’utilisation des écrans ? Quels sont les dangers d’une surutilisation des écrans ? Mon enfant est-il dépendant à ceux-ci ? Lors des quatre prochains blogues sur le sujet, nous tenterons d’élucider ces différentes questions et de vous accompagner, vous les parents, à y voir un peu plus clair.
Écrans chez les 12-18 ans
Nous ne pouvons pas s’en sauver, la génération actuelle baigne dans les médias sociaux, les écrans et l’usage d’internet. Pour plusieurs, il s’agit d’un passe-temps, mais aussi d’un outil de travail pour l’école. Dans plusieurs cas, ils en connaissent beaucoup plus que les adultes sur le sujet, et même plus que leur propre parent. Voici quelques points à prendre en considération lorsque nous nous penchons sur l’utilisation des écrans chez les adolescents.
Selon une étude menée en 2019 chez 741 parents québécois, 26% des jeunes de 13 à 17 ans dépassent le 2 à 3 heures d’écrans recommandés. Une différence est aussi observable entre les sexes. En effet, les garçons (19%) et les filles (13%) passent plus de 15 heures par semaine sur Internet (n’inclut pas ici les jeux vidéo sur console ou l’utilisation d’écrans sans internet). [1]
Comment avoir une utilisation saine des écrans?
Voici quelques points à prendre en considération et à aborder avec votre adolescent afin de maintenir ou revenir à une utilisation plus saine des écrans :
- Revenir à l’essentiel : Ne pas laisser les écrans ou les jeux vidéo nuirent aux besoins de base comme bien manger, dormir et bouger;
- Superviser le contenu visionné : Il s’agit d’un point qui peut créer des discordes avec votre adolescent. Par ailleurs, comme parent, il est de votre responsabilité de vérifier que votre jeune consulte des sites appropriés pour son âge. Intéressez- vous aux applications qu’il utilise et invitez-le à avoir un regard critique sur le contenu de celles-ci (ex. : Aider vos jeunes à remettre en question certaines publicités, les stéréotypes et d’autres contenus problématiques que l’on peut voir sur les réseaux sociaux) ;
- Conserver une routine des activités quotidiennes ; Les écrans ne devraient pas nuire à votre mode de vie. Pratiquez des activités sans écran en famille, comme un moment en plein air ou des jeux de société en soirée;
- Favoriser l’usage des écrans lorsque ceux-ci permettent le développement de soi ; On peut mettre de l’avant des applications qui nous amènent à bouger (ex. : compteurs de pas, Just dance) ou des jeux éducatifs qui nous aident dans la révision pour notre évaluation (ex. : Eumathes, Quizlet, etc) ;
- Structurer via un horaire d’utilisation des écrans ; Faites un plan avec vos enfants des moments où les écrans ou jeux vidéo ont leur place dans votre quotidien. Ce plan devrait concorder avec leur âge et capacités. Les adolescents pourraient donc avoir plus d’autonomie dans la gestion de leur usage des technologies.
- Apprendre l’auto-régulation ; Invitez votre jeune à utiliser d’autres stratégies que les écrans pour gérer leurs émotions (ex. : aller prendre l’air, bouger, parler à une personne de confiance, respirer, etc.);
- Faire une auto-évaluation ; Comme parent, avoir un regard sur votre propre utilisation des technologies est primordial. Regarder votre charge de travail qui est faite devant les écrans et soyez vigilant à votre propre consommation médiatique. [2] [3]
Coup d’œil sur les facteurs de risque de l’utilisation des écrans pour les jeunes
Pour les adolescents, les écrans et technologies représentent un défi plus grand au quotidien. Certains commenceront à avoir une utilisation intense des écrans qui pourra nuire à leur fonctionnement au quotidien.
Selon les études, au Québec, c’est environ 1 % à 1,5% des jeunes qui sembleraient avoir un problème d’utilisation d’Internet (cyberdépendance), tandis que 18 % seraient considérés comme ayant une utilisation à risque. Également, afin d’éviter d’avoir recours à un service spécialisé dans sa vie pour bien utiliser les écrans, 1 jeune sur 5 aura besoin d’intervention préventive à ce sujet. [4]
Quand on regarde ces statistiques, il faut considérer que nous vivons dans une société hyperconnectée, où les écrans font partie intégrante du quotidien de la majorité des jeunes ; on ne peut pas réellement s’en échapper. Par ailleurs, voici une nuance à retenir ; Tous les cyberdépendants sont hyper connectés, mais toutes les personnes hyper connectées ne sont pas nécessairement cyberdépendantes. Ce ne sont donc pas tous nos adolescents qui utilisent beaucoup les écrans qui vivent une cyberdépendance.
L’utilisation d’internet chez les jeunes reste sur un continuum, une utilisation intense aura lieu lorsque l’individu priorise l’utilisation d’internet sur d’autre activité ou mode de communication. Certains facteurs de risque sont à considérer afin de déterminer si votre jeune a une utilisation problématique des écrans et technologies ;
- Cessation des routines du quotidien (ex. : manger, boire, dormir, se laver, etc.) ;
- Hausse de stress et ou anxiété (ex. : désir de performance, stress lié à l’image corporelle) ;
- Sentiment dépressif ou pertes d’intérêts;
- Apparition de troubles de conduite, difficulté de régulation émotionnelle, hyperactivité ;
- Problème relationnels ou sentiment d’abandonner les autres (ex. : perdre des amis, intimidation en ligne, etc.);
- Prise de risque en ligne (ex. : parler à des étrangers, partage d’informations personnelles, partage d’images inappropriées);
- Liens familiaux fragilisés (ex. : isolement des membres de la famille, peu ou pas de moments de qualité, etc.);
- Les écrans nuisent aux capacités d’apprentissage (attention, mémoire), aux résultats scolaires;
- Apparition ou hausse de problèmes oculaires, maux de tête et fatigue;
- Apparition des symptômes s’apparentant à un sevrage lorsque que l’accès aux écrans est interdit (ex. : irritabilité, crises de colères, impulsivité, sentiment de manque). [3] [5]
Si vous observez certains de ces éléments chez votre adolescent, que vous vous inquiétez, que ceux-ci persistent depuis un moment, nous vous invitons à contacter un professionnel ou même un organisme pouvant vous accompagner dans votre démarche.
Les positifs ! On ne peut pas les oublier !
La croissance des technologies dans les dernières décennies a aussi eu pour effet de nombreux avantages qu’on ne peut négliger. Voici quelques aspects positifs que les jeunes peuvent retirer de celles-ci.
Sur le plan de la santé physique et mentale :
- Présence de jeux ou applications web permettent de bouger ou incitant les jeunes à s’occuper de leur santé;
- Le monde au bout des doigts ; proximité et facilité d’accès à des sites permettant la découverte (ex. : voyages, cuisine du monde, photographie, etc.);
- Présence de sites et applications permettant le maintien d’une bonne santé mentale (ex. : agenda pour une gestion efficace du temps, applications de méditation et respirations) ;
- Contenu éducatif en ligne ou permettant le transfert de connaissances entre l’école et la maison;
- Proximité aux ressources en ligne disponible 24/24 via textos ou forums pour les jeunes (ex. : Tel-jeunes, jeunesse j’écoute, etc.) ;
- Plusieurs technologies accompagnent des jeunes éprouvant des difficultés d’apprentissage via des liseuses par exemple ou des outils de correction.
Sur le plan des relations sociales
- Les écrans permettent d’ailleurs de développer certaines compétences sociales (ex. : avoir des amis via les jeux vidéo en ligne);
- Garder contact avec la famille et les amis via les réseaux sociaux;
- Le plaisir que l’on peut retrouver à travers les jeux vidéo ou applications avec les amis n’est pas à négliger. [5]
Attention à votre propre utilisation…
Pour terminer, on vous rappelle que les parents devraient donner l’exemple à leur jeune d’une utilisation saine des écrans, par exemple en éteignant les écrans qui ne sont pas utilisés ou en prenant le temps de discuter avec leur adolescent en fin de journée plutôt que d’aller sur leurs propres réseaux sociaux.
Références
[1] CEFRIO (2020b). La famille numérique. NETendances 2019. CEFRIO, 2020b;10(5). https://cefrio.qc.ca/media/2322/netendances_2019_fascicule_famille_numerique.pdf
[2] Société Canadienne de Pédiatrie. Le temps d’écran et les jeunes enfants : promouvoir la santé et le développement dans un monde numérique. Document de principes, novembre 2017.
[3] Pause ton écran (2021). [En ligne]. https://pausetonecran.com/ [page consulté le 12 août 2021]
[4] St-Arnaud, G., Dufour, M., Légaré, A. A., Tremblay, J., Bertrand, K., Khazaal, Y., … & Goyette, M. (2019). La prévention de l’utilisation problématique d’internet: exploration du point de vue des jeunes. Revue québécoise de psychologie, 40(2), 115-134.
[5] Institut National de santé publique du Québec. L’utilisation des écrans en contexte de pandémie de COVID-19 – quelques pistes d’encadrement. Document intérimaire, mai 2020.