X

Transfert de stress

Nous vous présentons un article en 2 parties ; dans un premier temps une mise en contexte au sujet du stress (tant chez le parent que chez l’enfant) et dans un second temps différentes stratégies de gestion du stress. Bonne lecture !  

Être parent vient avec son lot de responsabilités et vivre du stress est tout à fait normal. Par contre, qu’en est-il lorsque votre enfant en est témoin? Les jeunes prennent exemple sur leurs parents et observent comment ceux-ci réagissent à certaines situations. Ils pourraient alors se demander : « Si mon parent semble apeuré et nerveux, devrais-je l’être également ? ». Il peut être déroutant d’imaginer que malgré tous vos efforts, vous pouvez vous retrouver à transmettre involontairement votre stress à votre enfant. Il ne sert à rien de vous sentir coupable, car le stress fait partie du quotidien de plusieurs et celui-ci peut s’avérer tout à fait normal. Ceci dit, une question demeure : comment éviter de le transférer à votre enfant ?  

Un peu plus sur le stress…  

Avant de voir comment mieux préserver nos enfants du stress que nous vivons comme parents, voyons ensemble ses fondements. Les sources de stress ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Toutefois, certains éléments (ou ingrédients) le provoquent ou influencent son intensité. Pour vous remémorer les quatre ingrédients du stress, souvenez-vous de l’acronyme SPIN ;  

  • Sentiment de perte de contrôle 
    Avoir l’impression de perdre le contrôle, peut venir de plusieurs situations : vivre des difficultés financières, avoir un proche qui est malade, etc.  
  • Personnalité menacée 
    Sentir sa personnalité menacée : c’est le moment où l’on sent que nos compétences et notre confiance en soi sont mises à rudes épreuves. Par exemple, à l’épicerie lors d’une crise de votre tout-petit, vous sentez les regards se tourner sur vous. Cela peut vous causer un stress en raison de la peur d’être jugé par les autres parents autour de vous.  
  • Imprévisibilité 
    Être en mesure de tout prévoir à la perfection est peu réaliste. Un bon exemple d’un imprévu en tant que parent pourrait être l’appel de l’école, car notre enfant a été suspendu pour une bagarre ou si nous devons aller le chercher, car il est malade. 
  • Nouveauté 
    La nouveauté peut ébranler le « train-train quotidien» déjà installé auprès de la famille. Par exemple, l’arrivée d’un deuxième enfant oblige à revoir la routine familiale et à gérer de nouvelles tâches tout en continuant de répondre aux besoins du plus vieux.[1] 

Sur quoi porter mon attention comme parent ? 

Identifier que l’on vit du stress est la première étape à la gestion de celui-ci. Si vous remarquez que vous être plus sensible, plus irritable, avez des sautes d’humeur et que cela a des impacts dans votre vie quotidienne, plus précisément avec vos enfants, il est temps de faire une pause et de prendre un moment pour vous apaiser. Élever le ton devant l’enfant pour des éléments simples du quotidien (ex. : un crayon de couleur qui n’est pas rangé) pourrait être un exemple d’une irritabilité accrue. 

Par ailleurs, si vous êtes très sensible et/ou irritable depuis une longue période ou que vous ressentez une détresse, vous devriez consulter votre médecin ou un professionnel de la santé. Les symptômes suivants devraient être considérés comme des signaux d’alarme d’une perte de contrôle de votre situation personnelle :  

  • Il y a apparition de problèmes de sommeil ; 
  • Vous présentez des symptômes physiques pouvant être reliés au stress prolongé (maux de tête, maux de ventre, étourdissements, accélération du rythme cardiaque) ; 
  • Votre état nuit à vos relations interpersonnelles et familiales ; 
  • Vous avez de la difficulté à faire vos activités du quotidien ; 
  • Vous pleurez de plus en plus souvent. [2] 

Une fois votre propre stress reconnu et pris en main de façon professionnelle au besoin, il est temps de voir si votre enfant vit lui aussi du stress, en lien ou non avec votre propre vécu. Les observations suivantes chez l’enfant nous laisseraient croire que l’enfant vit un niveau de stress significatif :  

  • Se plaint de symptômes physiques pouvant être reliés au stress (maux de tête, maux de ventre, hyperventilation, eczéma, etc.) ; 
  • Présente des difficultés de concentration ; 
  • Présente une réduction d’appétit ; 
  • A de la difficulté à s’endormir ou au contraire, à toujours sommeil ; 
  • A une humeur plus maussade ou des explosions de colère ; 
  • Présente des problèmes de comportements à la garderie ou à l’école. [3] 

Si vous suspectez que le stress vécu par votre enfant est en lien avec votre propre vécu, il est important de mettre deux actions en places, soit : aborder vos observations avec votre enfant et développer sa capacité à s’apaiser soi-même.

Ouvrir la discussion avec votre jeune si vous sentez qu’il répond à votre propre stress est un moyen de prendre le problème en main. Toutefois, portez une grande attention à ne pas lui nommer tous vos stresseurs! Il est préférable de nommer vos émotions, puis de questionner l’enfant sur les siennes. Ainsi, vous lui apprendrez à identifier ses émotions et à comprendre ce qu’il a pu observer dans vos propres comportements. Le simple fait de prendre le temps et de le laisser s’exprimer librement en étant à l’écoute saura parfois calmer une partie de son stress (et le vôtre aussi). 

Surveillez notre page Facebook ou le site de la clinique Enoya pour avoir accès à la prochaine partie de l’article abordant différentes stratégies d’apaisement et de gestion du stress. 

Alexandra Toupin, psychoéducatrice 

Références  

[1] Lupien, S. Par amour du stress. Éditions au Carré, 2010. 

[2] Katz, B. How to avoid passing anxiety onto your kids

[3] Turgeon, L., et Parent, S. (2012). Intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents : Troubles intériorisés. Tome 1 (Vol. 1). Puq. 

[4] Halloran, J. 75 trucs et stratégies d’adaptation : Pour composer avec le stress, l’anxiété et la colère. Éditions midi trente, 2019.