Est-ce que l’éducatrice ou l’enseignant(e) de votre enfant a déjà utilisé les mots hyperréactivité sensorielle, hyporéactivité sensorielle ou même recherche sensorielle? Seriez-vous capable d’identifier des signes liés à ces difficultés sensorielles? Pour certaines personnes, cet exercice peut paraître facile. Pour d’autres, c’est tout autrement. Alors avant d’aller plus loin, pourquoi ne pas en apprendre davantage sur ces termes.
L’hyperréactivité sensorielle :L’hyperréactivité sensorielle (parfois appelée hypersensibilité sensorielle) est présente lorsque le système nerveux d’une personne perçoit les informations sensorielles de son environnement et de son corps de façon plus intense ou en plus grande quantité que celui de la plupart des gens. Ces informations peuvent alors être perçues comme menaçantes ou agressantes et venir affecter l’attention ou le niveau de confort de l’individu en question. De ce fait, ces personnes peuvent être rapidement submergées et réagir sur le plan émotionnel et comportemental (ex. : se fâcher, paniquer, s’enfuir). Lorsque la personne est totalement dépassée, elle peut parfois même cesser toute activité. C’est ce qu’on appelle la surcharge ou le « shut down ».
L’hyporéactivité sensorielle : L’hyporéactivité sensorielle (parfois appelée hyposensibilité sensorielle) est présente lorsque le système nerveux d’une personne a besoin d’informations sensorielles en plus grand nombre ou d’une plus grande intensité, durée ou fréquence pour générer une réaction. Les individus qui présentent une hyporéactivité sont généralement calmes et passifs. Leur offrir plus d’informations sensorielles les aidera à être plus disposés pour travailler, apprendre et réaliser leurs tâches quotidiennes.
La recherche sensorielle : La recherche sensorielle est présente chez les individus qui ont, de façon semblable à ceux qui présentent une hyporéactivité sensorielle, un plus grand besoin d’informations sensorielles pour bien fonctionner. Pour répondre à ce besoin, ils vont donc agir en conséquence et rechercher ces informations, et ce, de différentes façons (ex. : mâcher le col de leur chandail, bouger, manipuler des objets, faire des bruits de bouche). Leurs comportements peuvent parfois paraître impulsifs et intenses.
Maintenant que vous connaissez les grandes lignes des manifestations liées à la présence de particularités sensorielles, à vous de jouer. Seriez-vous capable d’identifier quels enfants présentent des signes d’hyperréactivité sensorielle, d’hyporéactivité sensorielle ou de recherche sensorielle?
- Arthur, 8 ans, est un garçon bien actif. En classe, il bouge beaucoup sur sa chaise malgré les avertissements de son enseignante. Il trouve aussi des moyens détournés pour se lever debout (ex. : aller à la toilette, se rendre à l’abreuvoir). Lors d’examens, il a tendance à déranger ses camarades en faisant des bruits de bouche et que dire de ses crayons dont l’extrémité est brisée à force de les mâcher.
- Olivia, 4 ans, refuse de porter les nouveaux pantalons que ses parents lui ont achetés dernièrement. Elle a aussi souvent tendance à dire que les étiquettes la « piquent » et prend plusieurs minutes à placer soigneusement ses bas sur ses pieds. Il est rare qu’un matin se déroule sans pleurs ou négociations. Si elle le pouvait, Olivia porterait la même robe jour après jour.
- Édouard, 6 ans, est maladroit. Il est tellement maladroit que ses grands-parents l’ont surnommé Gaston LaGaffe. Il n’a pas à se déplacer bien loin avant de s’empêtrer dans ses propres pieds, se heurter dans les cadres de porte ou bien trébucher. À l’école, des conflits éclatent souvent… Sans que ce soit son intention, Édouard accroche souvent ses camarades au vestiaire. À la maison, c’est lorsqu’il donne un câlin à sa petite sœur que parfois les choses tournent mal.
- Amanda, 3 ans, est décrite comme étant une fillette bien timide. À la garderie, elle a souvent tendance à jouer seule ou en compagnie d’un autre enfant dans un coin en retrait dans le local. Lorsqu’un enfant fait une crise, elle se crispe et met ses mains sur ses oreilles. Ses parents remarquent ce même comportement dans d’autres contextes. Impossible pour Amanda d’aller à la salle de bain au centre commercial ou de regarder des feux d’artifices sans paniquer et mettre ses mains sur ses oreilles.
- Depuis qu’il est tout petit, Félix prend beaucoup de temps à se réveiller le matin. Maintenant âgé de 9 ans, ses parents s’attendent à un certain niveau d’autonomie de sa part lors de la réalisation de sa routine avant d’aller à l’école. Toutefois, ses parents doivent encore répéter à plusieurs reprises, car l’efficacité et Félix ça fait deux! À l’école, son enseignant le décrit comme un garçon calme. Toutefois, Félix participe peu. Il ne lève pas la main pour émettre un commentaire ou pour répondre aux questions. Il prend aussi beaucoup de temps à se mettre à la tâche. Au retour de la récréation, son enseignant remarque qu’il semble beaucoup plus attentif qu’à d’autres moments dans la journée.
Réponse : À première vue, on pourrait dire qu’Olivia et Amanda présentent des signes d’hyperréactivité sensorielle, qu’Édouard et Félix des signes d’hyporéactivité sensorielle et qu’Arthur présente des manifestations de recherche sensorielle. Cependant, il faut savoir que les enfants peuvent à la fois présenter des signes d’hyperréactivité, d’hyporéactivité et de recherche sensorielle, ce qui apporte parfois une certaine confusion chez les individus qui gravitent autour de l’enfant.
C’est au moment où les particularités sensorielles nuisent à la réalisation des occupations du quotidien qu’une analyse plus approfondie des besoins est nécessaire en vue d’apporter le soutien et les outils bénéfiques au bon fonctionnement de ces individus. À qui s’adresser dans cette situation? L’ergothérapeute est le professionnel de la santé qui pourra répondre à ce besoin. Pour trouver si un ergothérapeute offre ce service dans votre région, rendez-vous sur le site de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec : https://www.oeq.org/.
Quelques ressources
Document informatif :
CHEO. (2019). Les troubles du traitement sensoriel. Repéré à https://www.cheo.on.ca/en/resources-and-support/resources/P5575F.pdf
Institut en réadaptation physique de Québec. (2013). Comprendre l’intégration sensorielle. Repéré à https://www.ciusss-capitalenationale.gouv.qc.ca/sites/default/files/brochcomprendreintegrationsensoriellebasseres_0.pdf
Site :
Sensory Processing Disorder Foundation : https://www.spdfoundation.net/
Portail Enfance et Familles. (s.d). Trouble du traitement de l’information sensorielle (SPD). Repéré à http://www.portailenfance.ca/wp/modules/troubles-du-developpement/volet-2/trouble-du-traitement-de-linformation-sensorielle-spd/