Dès leur plus jeune âge, les enfants sont de véritables éponges sociales et sont intrinsèquement motivés à entrer en relation avec les adultes qui les entourent. En effet, qui ne s’est jamais fait dévisager par un bambin joufflu souriant en attendant son assiette au restaurant? Aussi jeune qu’à l’âge de 3 mois, les bébés ont déjà un désir d’interagir avec leur parent, répondent à leurs sourires, secouent les bras lorsque leurs parents entrent dans leur champ de vision ou babillent comme pour avoir une discussion. Avant l’âge d’un an, les intentions de communication deviennent de plus en plus claires, et le bébé peut utiliser ses gestes ou ses signaux émotionnels pour entrer en interaction avec son parent.
Toutefois, chez certains enfants présentant des défis développementaux, on peut notamment penser aux enfants qui présentent un trouble du spectre de l’autisme (TSA), l’évolution au travers de ces différentes étapes sociales ne se fait pas naturellement. Le parent peut alors ressentir qu’il a de la difficulté à attirer l’attention de son enfant ou se sentir ignoré par celui-ci. Ceci peut amener un certain sentiment d’impuissance; pourquoi mon enfant ne me répond pas ?
Si c’est votre cas, plusieurs stratégies peuvent s’avérer facilitantes pour entrer en interaction avec un tout-petit qui apparaît davantage « dans son monde » :
- Suivre l’intérêt de l’enfant : Sortez un jeu qui mobilisera à coup sûr votre enfant. Par exemple, s’il a une passion pour les dinosaures, sortez ses figurines préférées. S’il vous est difficile d’identifier ses centres d’intérêt, laissez une panoplie de jouets dans le salon et attendez de voir vers lequel votre enfant ira. Vous aurez ainsi plus de chances de l’interpeller si l’activité vient de lui.
- Mettez-vous au niveau de l’enfant : La meilleure façon pour que votre enfant vous porte attention est assurément de descendre à son niveau et de jouer au sol! Assurez-vous également d’être dans son champ de vision direct, idéalement en face de lui.
- Immiscez-vous graduellement et imposez-vous dans son jeu : Cherchez de quelle façon vous pouvez vous inclure et vous faire remarquer dans le jeu de votre enfant. Par exemple, s’il empile des blocs, mettez-les hors de sa portée et passez-les-lui un à un! S’il promène ses voitures sur le tapis, prenez-en une à votre tour et créez des collisions spectaculaires !
- Minimisez la communication verbale : Quand on veut attirer l’attention de son enfant, on peut avoir le réflexe de commenter tout ce qu’il fait et de l’interpeller avec des mots (« oh regarde, maman a trouvé un gros dinosaure rouge! »). Or, l’utilisation d’un grand volume de mots chez un enfant qui ne parle pas encore ou qui a un vocabulaire limité peut s’avérer davantage une barrière qu’un facilitateur. À la place, priorisez la communication non-verbale, par exemple en utilisant des intonations de voix, des onomatopées (ohoh!), des expressions faciales exagérées ou encore des gestes simples comme tendre la main pour demander un jouet.
- Être conscient du profil sensoriel unique de votre enfant et s’y adapter : Votre enfant aime les jeux de bagarre, grimper, et se faire lancer dans les airs? Cherchez des jeux plus actifs à faire avec lui (aller au parc, jouer au ballon, courir, etc.) qui répondront à ce besoin d’intensité. Au contraire, votre enfant est facilement surchargé et anxieux quand il y a trop de stimuli autour de lui? Optez pour un jeu calme, fermez la télévision ou la radio et adoptez un ton de voix plus doux pour l’aider à se réguler.
Et le plus important… Ayez du plaisir ! Votre enfant le ressentira et voudra partager ce moment de joie avec vous!
Si les habiletés sociales et les interactions sociales de votre enfant vous questionnent, nous vous encourageons à consulter un professionnel de la santé qui pourra évaluer votre enfant et vous donner les recommandations pertinentes pour soutenir au maximum son développement.
Source : The International Council on Development and Learning (ICDL), DIR 101 : An introduction to DIR and DIRFloortime, 24-08-2023